Entendons-nous (ou L'arc-en-ciel des sept clochers de Loire-Authion)

Il s'agit d'un projet d'oeuvre dont existe pour l'instant une maquette . L'œuvre est proposée à la commune Loire-Authion constituée de sept communes.

1ère maquette de Entendons-nous (ou L'arc-en-ciel des sept clochers de Loire-Authion)

pastel sec, peinture acrylique, photos sur papier kraft. 114 X 106 cm. 

 2ème maquette de Entendons-nous (ou L'arc-en-ciel des sept clochers de Loire-Authion), collage, acrylique, pastel 60x60 cm.

Exposée à Brain sur l'Authion le 12 et 13 novembre dans le cadre de Rout'Arts.

À PROPOS DE L'OEUVRE

Une oeuvre emblématique, non religieuse, mais d'une "spiritualité laïque" se voulant symbole de reliance...

Il ne s'agit pas d'une œuvre religieuse à proprement dit, sauf dans le sens étymologique du terme « religion », « ce qui relie ». Or, s'il y a bien une chose qu'il est difficile de louper dans un village, c'est l'église. Ce sont les monuments historiques conservés les plus anciens, les plus représentatifs et symboliquement forts, même longtemps après que l'Etat se soit séparé de l'Eglise, même après le désemplissage des églises, la forte décatholisation qui a suivi le grand mouvement laïc. L'église était autrefois le centre social (qui recueillait les plus démunis) et éducatif du village. Aujourd'hui, leur fonction religieuse a cédé beaucoup de place au culturel (tourisme, concerts, expos...). Autrefois la religion était au cœur de la vie, tout était relié au cosmos. Le calendrier agricole (microcosme) était lié à la religion et rythmé par elle à travers toutes les fêtes qui suivaient l'astronomie (macrocosme), et fêter les saints, les martyrs avait un sens, c'étaient autant de commémoration qui devaient parler à chaque personne portant un nom de saint. La société était portée par du sens qui seul a pu permettre la réalisation des grands projets de construction des églises étalée sur un siècle. L'alphébitation était rare mais le symbole, avait une place prépondérante, et tout le monde pouvait la comprendre le langage des modillons. La symbolique pourtant essentielle à notre humanité puisqu'elle véhiculait du sens s'est perdue. Or l'Homme sans sens, c'est à dire sans spiritualité, se réduit à la matière, ce qui a été rendu possible par le matérialisme, tandis que l'individualisme à outrance nous a fait perdre le sens de projet commun, l'élan commun. Sans tomber dans le communautarisme ou le communisme, beaux idéaux mais illusoires et dangereux (l'histoire nous l'a montré pour le second), l'idée communauté est une valeur essentielle et la communauté de communes permet aussi aujourd'hui de dépasser les guerres de clochers qui ont perduré pendant des siècles, ce qui montre qu'il n'y a pas non plus lieu à idéalisation du passé, pas même le Moyen-Age qui était par rapport au nôtre un siècle extrêmement violent. C'est bien aussi pour cela que la religion (malgré tous les crimes au nom de Dieu) a eu un rôle civilisationnel face à la barbarie sans foi ni loi où nous aurions pu rester et qui aurait été bien pire. Rôle civilisationnel, de même de l'amour courtois qui a adoucit les mœurs par les troubadours et leur « Dame de leur pensée », de même que la chevalerie qui était codifiée.

Enfin les églises par leur élancement vers le ciel invitent à l'élévation de l'âme, que l'on soit "croyant" ou "athée".

Aussi, pour en revenir à l'oeuvre « Entendons-nous », elle est davantage porteuse d'une « spiritualité laïque » (proposée par Luc Ferry), sans pour autant renier, omettre le leg de l'Eglise, notre héritage à tous qu'elle tend à rappeler sans lourdeur. On ne peut construire l'avenir sans référence au passé, sans l'assumer et l'honorer par la mémoire.

Symboliquement, le nombre sept, celui des communes constituant Loire-Authion, est fort. Il rappelle les sept jours de la Création dans la Genèse, les sept jours de la semaine qui en ont découlé, les sept congrégations auxquelles Jean écrivit de Patmos, enfin les sept couleurs de l'arc-en-ciel, symbole dans la Bible de l'alliance entre l'humanité et Dieu. Aujourd'hui on dirait plutôt entre les humains et la Nature (celle-ci étant dans le sens spinozien assimilée à Dieu). En effet l'écologie n'est plus périphérique au projet humain, elle est au centre, sa prise en compte, la condition siné qua non de la survie de l'humanité. 

Le modillon qui se trouve au centre de l'oeuvre « Entendons-nous » incarne le titre. Il n'est pas d'époque romane, mais en suit la symbolique compréhensible par tous, sauf ci on est frappé de cécité physique bien entendu. Sa provenance est de Briollay, commune ne faisant pas partie de Loire-Authion mais ancienne commune de l'artiste, cela fait donc sens pour lui, outre le sens commun à tous. Cela peut nous rappeler aussi que Loire-Authion est aussi relié au monde, et donc entre autres à Briollay, et que l'entente ne saurait se réduire à une communauté de communes formant une Commune sans pour autant faire perdre l'identité de chaque commune la constituant, ayant un nom. C'est pour cela aussi que chaque église de ces communes étant unique, ayant son propre caractère, son propre cachet (même celle de la Daguenière qui n'a pas été valorisée en tant que « remarquable ») l'oeuvre « Entendons-nous » veut rendre hommage à la diversité et à la singularité au sein de l'union prônée. Elle est un éloge de la différence autant que du semblable. Ce qui nous réunit et ce qui nous distingue est aussi important, indispensable même, l'un en tant que forces de convergence et d'entente, l'autre en tant que richesses, dans cette différence, dans cette singularité de chacun et de chacune, devant faire l'objet d'échanges. L'oeuvre rend compte de l'unicité de chaque église par leur silhouette unique mais aussi par leur couleur attribuée et globalement donc à chaque commune. Ainsi, en commençant par Saint-Mathurin, le centre de la Commune Loire-Authion, chaque commune étant signifiée par l'écriture de son nom en blanc au dessus ou à côté du clocher, cet arc-en-ciel est constitué de « Saint-Mathurin la violette », « La Bohalle l'indigo », « La Daguenière la bleue », «Brain sur l'Authion la verte », « Andard la jaune », « Corné l'orange », «Bauné la rouge » (jeu de mots avec « bonnet rouge »). Ces couleurs données sont arbitraires.

Une œuvre qui tourne sur elle-même dans le sens des aiguilles d'une montre.

On a remarqué que les églises sont disposées en cercle en périphérie du centre occupé par le modillon, les pointes des clochers tournées vers l'extérieur. Dans sa conception optimale, cette œuvre au pastel (mais cela est changeable), devra être fixé sur un support actionné par un mécanisme et les clochers (avec leurs aiguilles...) se déplacer de commune en commune. Cela permet de rappeler que bien qu'il y ait un « chef » des communes, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et c'est une manière d'honorer chaque commune, d'avoir tour à tour son « heure de gloire ». C'est rappeler aussi le temps, à la fois chronique, chronologique et cyclique (des saisons, de la vie). Et pour enlever le caractère arbitraire de la couleur attribuée à chaque commune on peut aussi envisager un autre mécanisme avec filtres colorés ou autre, se déplaçant en même temps que les clochers mais de manière indépendante et qui se faisant prendront une autre couleur. Quoi qu'il en soit, s'il y a bien une chose qui est sûre c'est que l'aiguille doit tourner dans le sens des aiguilles d'une montre, de gauche à droite, car on ne peut que suivre le mouvement vers le futur tout en incarnant le passé (en amont) et le présent (l'aiguille).

Une œuvre signée Stéphane Gentilhomme mais à plusieurs mains...

En effet, la réalisation dans son mécanisme nécessite des intervenants extérieurs ! Mais l'oeuvre ne peut être qu'attribuée à l'artiste concepteur de A à Z. Sinon, il va de soi que l'artiste désire se faire connaître en tant que tel. Donc il signe.